Silgedicht // L’art du langage

Des définitions littéraires se découvrent

Maniérisme

Terme emprunté à l’histoire de l’art où il désigne, à partir du XXe siècle, le style dominant de la peinture italienne dans les années 1540-1560. Le mot a été formé sur l’italien maniera utilisé souvent par Vasari, peintre et critique d’art, auteur des Vies des peintres toscans (1550), pour parler du style, de la manière particulière de certains artistes de son temps. « Considéré de façon péjorative, il était regardé comme un phénomène de décadence et d’épuisement » (G. Weise).

Depuis quelques décennies, on a mis l’accent sur la rupture féconde représentée par cette nouvelle manière de peindre qui prenait congé de l’« idéal naturaliste et objectif »(Cl.-G. Dubois) et mettait en valeur un style personnel. Le transfert de ce terme des arts plastiques à la critique littéraire pose des problèmes analogues à celui du baroque.

En poésie et en prose, il existe peut-être un style maniériste, que l’on reconnaîtra à son mouvement, sa composition, son goût exubérant des images. Ronsard a été parfois maniériste (certains sonnets à Marie, des poèmes de Marie Stuart), mais le maniérisme s’épanouit en France à l’époque d’Henri III, et avec des poètes de cour comme Desportes. On ne recherche plus des sujets nouveaux, on essaie de briller en reprenant des thèmes connus, parfois mêle usés. Le style des Essais de Montaigne a été parfois qualifié de maniériste.


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