Silgedicht // L’art du langage

Type de personnage surdimensionné, qui se trouve placé au centre de l’épopée, du roman, de la tragédie classique et du drame romantique et qui est proposé à l’admiration, à la pitié et à la crainte du lecteur ou du spectateur.

Sa nature s’est trouvée déterminée, dès l’origine, par les exigences des genres tragique et épique. Il sert à caractériser le sens d’une dramaturgie : le héros cornélien, le héros racinien, le héros romantique. On le rencontre aussi dans le drame du XXe siècle, chez Claudel, par exemple. Le dernier siècle a fait le procès du héros ou l’a complètement écrasé.

Dès le Moyen Age, il se problématise en même temps qu’il affirme, aussi bien dans l’épopée que dans le roman. Héros de diverses aventures, il affirme des valeurs mais devient de plus en plus ambigu. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le héros du roman est présenté comme un sujet psychologique, médiateur d’une regard sur la réalité, souvent comme un je.

Sur le modèle du protagoniste de comédie, le héros de roman incarne, de Crébillon à Balzac, à la fois un type et un individu. Comme l’avait déjà fait Flaubert, le Nouveau Roman (Robbe-Grillet) remet en cause cette « royauté » du héros.