Silgedicht // L’art du langage

Des définitions littéraires se découvrent

Querelle des Anciens et des Modernes

Débat esthétique majeur des dernières années du règne de Louis XIV, mais dont les signes avant-coureurs se manifestèrent dès les années 1650, lorsque se posa la question de l’usage du merveilleux chrétien dans la poésie épique, que défendaient les « modernes », puis, vers 1670, lorsqu’il était question de choisir entre le latin et le français pour célébrer la gloire du roi dans les inscriptions et sur les médailles. La querelle proprement dite éclate en 1687, quand Charles Perrault lit, devant l’Académie, son poème sur Le Siècle de Louis le Grand, qui fait l’éloge des auteurs français modernes en les opposant aux auteurs de l’Antiquité grecque et latine.

Boileau y répond, notamment dans la Satire X, sur les femmes ; Perrault rédige alors un Parallèle des Anciens et des Modernes (4 volumes de 1688 à 1697), où il organise méthodiquement les arguments en faveur des Modernes. La réponse de Boileau est contenue dans ses Réflexions sur Longin, qui défendent la motion de sublime, fondée sur les modèles antiques. Les deux adversaires se réconcilient officiellement en 1694.

Perrault défend une culture moderne et chrétienne, qui est celle des mondains, et surtout celle des femmes (qui n’apprennent pas le latin à l’école, et encore moins le grec). La seconde querelle (1714-1716), déterminante pour l’esthétique du premier XVIIIe siècle, opposera Anne Dacier, traductrice d’Homère, au moderne adaptateur de l’Iliade, Antoine Houdar de La Motte, à qui elle reprochera de défigurer le poème grec au nom des normes du goût moderne, rationaliste et abstrait.


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