Pantoum
(n.m.). On dit aussi pantoun. Forme fixe d’origine malaise évoquée par Victor Hugo dans une note des Orientales (1829). Le nombre de quatrains (en principe d’octo- ou de décasyllabes) est libre. Le deuxième et le quatrième vers de chaque strophe deviennent respectivement le premier et le troisième vers du quatrain suivant, et le dernier vers du poèmes répète le premier. Sur le plan thématique, deux sujets s’entrecroisent : l’un descriptif, l’autre sentimental. La plupart des pantoums français s’écartent de ce modèle pour l’interpréter librement par des systèmes de reprises avec ou sans variations tels « Harmonie du soir » de Baudelaire (Les Fleurs du Mal) ou encore ce pantoum octosyllabique de Laforgue intitulé « Complainte de la bonne Défunte » :
Elle fuyait par l’avenue,
Je la suivais illuminé,
Ses yeux disaient : « J’ai deviné
Hélas ! que tu m’as reconnue ! »
Je la suivis illuminé !
Yeux désolées, bouche ingénue
Pourquoi l’avais-je reconnue,
Elle, loyal rêve mort-né ?
Yeux trop mûrs, mais bouche ingénue ;
Œillet blanc, d’azur trop veiné ;
Oh ! oui, rien qu’un rêve mort-né
Car, défunte elle est devenue.
Gris, œillet, d’azur trop veiné,
La vie humaine continue
Sans toi, défunte devenue.
– Oh ! je rentrerai sans dîner !
Vrai, je ne l’ai jamais connue.
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