Lisible/scriptible
Selon R.Barthes (SIZ, 1970), tout texte littéraire obéit à l’une de ces deux esthétiques : celle du « lisible » (le lecteur n’a pas d’effort particulier à faire pour accéder à un sens qui lui est directement présenté par le texte ; c’est le cas de la plupart des œuvres littéraires dites classiques) ; celle du « scriptible » (le texte exige un fort investissement pour qu’il comprenne tout à la fois sa signification la plus immédiate et son sens le plus profond : c’est le cas de la plupart des œuvres dite modernes). Dans le Plaisir du texte (1973), Barthes doublera l’opposition texte lisible/texte scriptible d’une opposition texte de plaisir/texte de jouissance, selon une gradation fondée sur une analogie sexuelle. La distinction lisible/scriptible recoupe en partie l’opposition proposée par Umberto Eco (L’Oeuvre ouverte, 1962) entre « œuvres ouvertes » (qui ne proposent pas au lecteur une signification constituée).
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