Discours/récit
On oppose, depuis E. Benveniste, les énoncés écrits ou oraux contenant des embrayeurs et autres expressions déictiques (je, demain, ici…) ou subjectives (exclamation, évaluation…), et les énoncés, généralement écrits, qui ne contiennent aucun renvoi à la situation d’énonciation. Benveniste considérait que cette opposition recoupait en français celle du passé simple (qui présente l’événement indépendamment de ces répercussions sur le présent) et du passé composé (qui situe l’événement dans l’orbite du moment de parole).
On dit que les énoncés du premier type relèvent du discours (Aujourd’hui, maman est morte. Ou peux-être hier, je ne sais pas, A. Camus, L’Etranger) ; les seconds du récit (Il arriva à Verrières un dimanche matin, Stendhal, Le Rouge et le Noir).
Ces termes sont parfois contestés, parce qu’ils semblent recouvrir indûment une opposition entre énoncés non narratifs et énoncés narratifs.
Aussi préfère-t-on désormais parler d’énoncés embrayés (discours) et d’énoncés non embrayés (récit).
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