Silgedicht // L’art du langage

Des définitions littéraires se découvrent

Critique thématique

On regroupe sous cette appellation différentes démarches critiques qui, au moment du renouvellement des études littéraires en France (1950-1970), cherchèrent dans les textes littéraires la spécificité d’une relation au réel ou le déploiement structuré d’un imaginaire qui sert de grille de lecture du monde.

La critique thématique fut fortement inspirée, d’une part, par la psychanalyse et par la phénoménologie (théorie philosophique développée par Husserl, Sartre, Merleau-Ponty… qui prend pour objet d’étude la relation de la conscience et du réel), et, d’autres part, par les travaux des grands précurseurs comme M. Raymond (De Baudelaire au surréalisme, 1933), A. Béguin (La Psychanalyse du feu, 1938 ; L’Eau et les rêves; 1943).

La critique thématique tente de décrire « de l’intérieur » un univers irréductiblement personnel et de souligner la façon dont il se transforme en un univers littéraire cohérent et structuré. On distingue parfois deux moments dans la critique thématique : d’une part, ce qu’il est convenu d’appeler l’« Ecole de Genève », qui regroupe G. Poulet (Etudes sur le temps humain, 1950-1958), J. Rousset (Forme et signification, 1962), J. Starobinski (L’œil vivant, 1961) et se propose d’opérer une « critique de la conscience » qui prenne aussi en considération les aspects formels et historiques des œuvres ; d’autre part, la « critique de l’imaginaire » qui étudie la façon dont une constellation de sensation, d’impressions, de sentiments s’organise en réseau et féconde l’oeuvre littéraire (J.-p. Richard, Littérature et sensation, 1954)


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