Autonymie
(ou emploi réflexif, en mention ou en auto-référence). On parle d’autonymie lorsqu’un mot est employé non pas pour référer à un objet, une personne, une notion, mais à lui-même en tant que mot : dans « Guillaume est un joli garçon », où le premier mot est employé en usage ou en référence ; dans « Guillaume est un joli prénom », le nom ne renvoie à aucun référent, mais se désigne lui-même ; on parlera d’emploi en mention ou en autoréférence ou d’emploi antonymique.
Ce statut particulier du mot est généralement marqué par l’italique ou les guillemets.
L’autonymie permet, par exemple, de réduire le mot à son signifiant phonique ou graphique : « Guillaume s’écrit avec un seul m. » Elle bloque alors toute commutation synonymique : « Le frère de Ted est un joli garçon » /* « Le frère de Ted rime avec môme » ; « Bouquin est un mot familier » /* « Livre est un mot familier ».
Elle permet aussi de réduire un mot à son signifié : « Rêve se dit sogno en italien. ». La possibilité d’un emploi réflexif des mots est ce qui fonde toute réflexion sur le langage : Ce nom marin de Rhumbs a intrigué quelques personnes, – de celles, je pense, pour qui les dictionnaires n’existent pas. Le Rhumb est une direction définie par l’angle que fait dans le plan de l’horizon une droite quelconque avec la trace du méridien sur ce plan. Rhum est français depuis fort longtemps. Voiture a employé ce mot (P. Valéry, Rhumbs, 1926).
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